Bertrand LEROUX

“ La chimie du XXIème siècle sera responsable ou ne sera pas ”

Il faut des acteurs industriels qui aient envie de changer la donne. Bertrand Leroux fait partie de ceux-là. Pour lui, c’est sûr la RSE est un état d'esprit que les industriels du bassin de Lacq ont intégré avec une bonne maturité.

Est-il possible de changer les choses dans un univers industriel aussi stratégique et réglementé que celui de la chimie ?

De fait, la chimie est un domaine extrêmement évolutif et en progrès continu. Nos installations font donc l'objet d'investissements très réguliers. Il est certain que notre métier et la manière de produire n'ont rien à voir avec ce qu'ils étaient dans les années 90 ou 2000.

À cela s'est ajoutée, depuis une dizaine d'années, la prise en compte de l'acceptabilité environnementale car les générations actuelles considèrent, à juste titre, que l'environnement et le progrès social sont des priorités. Pour ma part, je suis conscient de la nécessité absolue de viser le « Zéro Impact » pour nos activités, en particulier olfactif.

Vous dites que votre objectif c'est le « Zéro Impact », en particulier olfactif.
Pensez-vous réellement que cette ambition soit réalisable à court terme ?

Nous procédons à la transformation chimique de produits contenant du soufre, substance très odorante : les odeurs sont donc intrinsèques à notre activité. Depuis 2013, date à laquelle nous avons repris l'Unité de Revalorisation du Soufre de Lacq, Arkema y a fait plus de 6 millions d'€ d'investissements pour diminuer de façon considérable les impacts de ses émissions ; en parallèle, d'importants progrès ont été réalisés dans les réductions des perceptions d'odeurs. Néanmoins, les attentes des riverains restent de plus en plus élevées : nous aspirons tous à une meilleure qualité de vie.

C'est pourquoi le « Zéro Impact », en particulier au niveau olfactif, est un mot d'ordre quotidien, applicable à tous les échelons de notre établissement. C'est important que chaque opérateur partage cet objectif en exerçant son activité quotidienne. Les signalements réalisés par des « nez » bénévoles, formés spécifiquement, externes et internes nous aident aussi à co-construire un diagnostic et un suivi des nuisances olfactives pour trouver des solutions et progresser.

Le « Zéro Impact » de nos activités est la condition absolue de notre acceptabilité. Nous mettons tout en œuvre pour l'atteindre dans les meilleurs délais techniquement et économiquement possibles.

Vous diriez que la RSE est une démarche vertueuse, inéluctable, indispensable ?

Le management responsable est un état d'esprit que les industriels du Bassin de Lacq ont intégré avec une bonne maturité. De fait, il est inhérent à nos fonctions managériales : notre vocation est de veiller, certes, à la rentabilité et à la pérennité de nos entreprises, mais nous devons en premier lieu assurer un avenir durable à nos collègues, collaborateurs, partenaires et clients. La pérennité de nos activités est intimement liée à leur acceptabilité par l'ensemble de nos parties prenantes : c'est une priorité absolue !

Vous êtes un des industriels à l'initiative du lancement de la démarche RSE UNIVERSLACQ. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l‘union fait la force. C'est l'occasion de donner une autre dimension à nos démarches isolées. La question reste toujours la même : la vitesse de changement que l'on souhaite impulser. UniversLacq est là pour mettre en œuvre et porter une démarche RSE collective, au plus près des attentes de notre territoire. 

Bertrand LEROUX

Directeur de l'établissement Arkema Usine LACQ-MOURENX

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